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Chronique littéraire

Les Sacrifiés – Sylvie Le Bihan – Éditions Denoël

1925. La famine sévit en Andalousie. À l’âge de quinze ans, épaulé par son père, le jeune Juan Ortega quitte les siens, il est poussé sur la route… Cet exil lui permet d’entrer aux services d’Ignació Sanchez Mejias, afin d’y déployer ses talents de cuisinier.

Extrait : « Tandis que ses camarades rêvaient de porter cet habit de lumière ou au moins celui du PEÒN, Juan avait pour seule ambition celle que lui avait transmise sa mère : devenir cuisinier. Et le drame qui avait frappé la famille Ortega cinq ans plus tôt l’avait conforté dans son choix ».

Torero talentueux, Ignació entraîne le jeune Juanito dans son autre vie, celle qu’il mène à Madrid, loin de sa femme Lola et de ses enfants. Au cœur de la capitale, une maîtresse l’attend, elle se prénomme Encarnación López Júlvez -dite la Argentinata- c’est une danseuse de flamenco, et Juan en tombe amoureux fou…

Confident de la première heure du torero, celui-ci lui confit qu’il va quitter la tauromachie et ses habits de lumière, afin de plonger totalement dans une vie dédiée à l’écriture, comme son ami Federico Garcia Lorca, Avec Encarnación à ses côtés, Ignació se sent pousser des ailes !

Fresque flamboyante «Les Sacrifiés», ce sont des effluves de cuisine, des saveurs, des couleurs, des sons, des mots, des chants, des musiques qui vous donnent envie de (re)partir en Espagne, une Espagne meurtrie par cette guerre qui a laissé tant de traces encore visibles de nos jours.

Plonger dans la grande Histoire de l’Espagne afin de suivre les destins de Juan, Ignació, Federico, Encarnación -sans oublier Carmen…- c’est être emporté par la liberté de cette génération de 27, c’est entendre la voix de Robert au cœur du célèbre «Catalan» c’est écouter Juan lui raconter ses souvenirs, ceux qui le hantent depuis tant d’années…

«Les Sacrifiés» c’est un splendide voyage littéraire sur les traces d’Ignació, Encarnación et Federico, sublimement mis en lumière par Sylvie Le Bihan. Un magnifique roman sur l’Amour et la liberté.

 

Extraits :

« Mon fils, lui avait-elle dit d’une voix tremblante de fierté, ne montre jamais que tu as peur. Être un Ortega, c’est porter dans son sang le courage et la mort ».

 

« – Pourquoi l’amour fait-il si mal ? insista Encarnación, toujours centrée sur son angoisse personnelle.

Puisqu’elle s’adressait moins à Juan qu’à la nouvelle blessure de son cœur, Juan décida de lui révéler le fond de sa pensée.

       Parce que l’amour est une projection vers l’autre. Il dure tant qu’on n’est pas déçu, et tant qu’on ne s’ennuie pas. On se bat, on se raccroche à ce qui nous a fait aimer. Voilà pourquoi l’amour fait mal : parce qu’on s’est trompé. En fait, aimer c’est peut-être avant tout s’aimer soi-même… »

 

La Argentinata et Federico Garcia Lorca ICI

Nilda Fernandez chante le poème de Federico Garcia Lorca « Cuando yo me muera » ICI

Le Musée consacré à Ignació ICI

La rencontre à la médiathèque de la Lorient est à retrouver en podcast ICI 

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